« L’herbe est toujours plus verte chez les autres,
jusqu’à ce qu’on découvre que c’est du gazon artificiel », Jacques Salomé
Vous voyez ces vaches en photo qui broutent de l’herbe en pleine nature ?
Ce n’est pas le reflet de la réalité.
Voilà à quoi ressemble la vérité.
Une foule de personnes qui attend de pouvoir les photographier.
La première photo est trompeuse, et embellit donc la vérité.
Seulement, montrer du beau, tout le temps, partout, crée de la frustration.
Aussi bien chez les utilisateurs de l’application, que les personnes qui en sont directement ou indirectement concernés.
Comme c’est le cas pour les habitants de la rue Crémieux du 12e à Paris qui ont vu (par le biais d’Instagram) des millions de visiteurs du monde entier débarquer du jour au lendemain dans leur lieu de vie. Un fléau qui leur donnent envie de repeindre leurs murs !
La vérité qui s’y cache est donc loin d’être aussi enjouée que la partie immergée de l’Iceberg.
Et vous, avez-vous déjà ressenti un décalage entre la réalité et ce que vous voyez sur Instagram ?
Au point de voir votre vie plus fade que ceux qui la sur-exposent, provoquant une baisse d’estime de vous-même ?
Avec Instagram, il suffit de passer son compte en public pour devenir une personnalité. C’est de cette façon que des millions d’Instagrameurs se sont fait connaître en publiant des photos sur la toile, quitte à encenser la réalité pour paraître encore plus exceptionnel.
Mais aujourd’hui, en 2020, l’heure est à l’authenticité !
Pour décoller et faire connaître vos services et vendre vos prestations, soyez finalement vous-même (car les autres sont déjà pris).
Dans cet article, nous aborderons les sujets suivants :
👉Pourquoi finalement être authentique et soi-même est la meilleure façon de sortir du lot ?
👉Quels sont les comportements sociétaux à adopter pour marquer les esprits et décoller en freelance ?
L’authenticité : la clé pour décoller
Nous vivons actuellement dans un monde où promouvoir son identité en tant que marque ou individu est une étape clé pour exister !
Mais comment faut-il communiquer en restant authentique ?
Avoir
une identité forte sur la toile ne se résume (fort heureusement) plus à vendre
du rêve.
A part le secteur Luxe, qui se doit d’entretenir le rêve chez les hédonistes afin de perdurer sa croissance, l’heure est au vrai !
Un
individu qui veut promouvoir son profil public doit prendre assez de recul pour
comprendre quelles sont ses forces et ses faiblesses. Mais aussi tirer des
leçons de l’histoire de la publicité pour trouver son fil rouge et sortir du
lot.
Les
valeurs d’authenticité et de transparence ont toujours été majeures dans les
stratégies marketing. En 2020, elles devraient l’être encore plus.
Dès lors, comment concilier ce paradoxe à l’heure où il importe tant de soigner son image sur les réseaux sociaux ?
Si
au siècle dernier, une publicité «sexy», aussi mensongère fusse-t-elle,
pouvait attirer le chaland, cela s’avère complètement inefficace
aujourd’hui.
Noyé
dans un flux croissant d’informations, l’individu cherchera quelque chose qui
lui parle, quelque chose d’authentique, afin qu’il puisse lui-même
s’identifier.
Il
est donc nécessaire de repenser certaines méthodes, applicables aussi bien aux
marques qu’au personal branding.
Pour
Géraldine MICHEL, Professeure à l’IAE de
l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne :
« Les marques qui comptent sont des marques
qui donnent du sens aux individus. Je crois profondément qu’une marque sans
valeur est une ineptie, aussi simplement que cela : sans valeurs, pas de
marque. Donc pour moi, sans valeurs, les marques n’apportent pas de sens, et
donc ne rentrent pas dans le cercle des marques engageantes et qui comptent
pour les individus.»
Les marques sont passées de l’ère de la transaction à celle de la relation. Avec des valeurs humaines telles que l’authenticité, l’histoire, la tradition, le savoir-faire, la créativité, l’humour / la complicité, l’ancrage local …
Le
tout afin de redonner confiance à un consommateur de plus en plus défiant.
Après le fake, des marques vraies (re)naissent
L’authenticité
est aujourd’hui une valeur montante par excellence. Elle permet aux marques de
rassurer les consommateurs sur leur sincérité tout en se situant sur un
registre émotionnel fort, nécessaire pour créer de l’attachement.
Comment
faire valoir son authenticité, dans un contexte où tant de marques travaillent
sur le sujet et où les consommateurs sont de plus en plus méfiants quant à la
réalité des pratiques ?
L’authenticité
est une valeur complexe, qui tient parfois du storytelling mais raconte surtout
un changement de position du consommateur. Cette tendance s’étend aujourd’hui à
tous les secteurs. Même au personal branding.
« Hashtags “no filter” sur Instagram, succès de Girls, la série TV de Lena Dunham qui montre à l’écran des filles dans la “vraie vie”, monde politique qui met en avant des députés issus de la société civile, des personnes avec un “vrai métier” : l’authenticité est devenue une valeur reine de notre époque.
Ce qui compte aujourd’hui, dans nos sociétés dématérialisées, c’est la sincérité. On constate une injonction à se montrer tel que l’on est, qui se développe en réaction à des années de langue de bois.
Elle correspond aussi à une demande grandissante de la part des Millennials, de plus en plus lucides vis-à-vis des marques qui, en retour, ne peuvent plus ignorer leurs aspirations », Sophie Abriat, lesinrocks.com
Dans
un monde envahi par des fake news, les consommateurs sont face à
une crise de confiance.
Les
scandales médiatiques se succèdent sur les réseaux sociaux concernant des
marques qui se jouent de ses consommateurs à tous les niveaux (provenance,
prix, qualité…) qui rendent difficile de savoir quoi et qui croire.
Les
jeunes, en particulier, s’inquiètent de la distinction de plus en plus floue
entre vérité et fiction, et le pouvoir d’internet permet une vérification sans
précédent des faits et des inculpations cinglantes du mensonge.
C’est
un danger pour les marketeurs qui se doivent de montrer les marques sous leurs
meilleurs aspects, tout en gardant authenticité et transparence.
Aujourd’hui,
d’après le Rapport Stackla sur l’Influence dans l’Ere du Digital, 57% des consommateurs pensent que moins
de la moitié des marques créent du contenu authentique.
Des chiffres révélateurs de la tendance :
D’après
l’étude de Stackla, 30% des Millennials affirment qu’ils ont déjà arrêté de
suivre une marque sur les réseaux sociaux car ils jugeaient leur contenu non-authentique.
Quelques clés pour rester authentique dans sa communication
Une des clés utilisées aujourd’hui est le User-Generated Content, c’est-à-dire le contenu crée par les utilisateurs, semble être la plus efficace lorsqu’il s’agit d’authenticité.
D’après le rapport Stackla, les consommateurs sont trois fois plus nombreux à penser que le contenu créé par un utilisateur est plus valable qu’un contenu venant d’une marque.
Et après le BUZZ créé autour de l’Influence Marketing, et surtout des « fakes influencers », il apparaît que les célébrités et les gros influenceurs sont les moins reconnus comme impactant une décision d’achat.
60% des consommateurs disent que les contenus véhiculés par leur cercle d’amis via les réseaux sociaux influencent leurs décisions d’achat, contre seulement 23% pour les influenceurs.
Sans
le vouloir, les consommateurs postent régulièrement sur les réseaux sociaux des
retours d’expériences qu’ils ont eu avec un produit ou un service, pouvant
influencer les décisions de leur cercle d’amis.
À cela peut même être ajouté une personnalisation de votre marque à travers l’utilisation de l’humour. En incorporant plus d’anecdotes personnelles, comme des histoires sur votre expérience, ou en faisant des blagues, votre marque apparait plus naturelle et authentique.
Quelques exemples
Patagonia
est une marque qui s’engage pour l’environnement à travers de nombreuses actions,
et qui n’hésite pas à communiquer dessus. À travers leur stratégie marketing de
la transparence, ils souhaitent éveiller les consciences des consommateurs face
à la surconsommation. On se rappelle de leur campagne en 2011 lors du Black
Friday “Don’t buy this Jacket” qui
mettait en avant l’impact écologique lié à la production de leurs vestes, et
invitait les acheteurs à réutiliser l’usagé et à recycler leurs vêtements.
La
marque Michel & Augustin met en avant les vrais visages qui se
cachent derrière leur marque.
Innocent
mise sur un ton humoristique et génère ainsi une complicité avec ses consommateurs.
L’authenticité doit aussi s’opérer au niveau individuel (avec le Personal Branding)
Les
marques cherchent avant tout une congruence entre leur image et leur identité.
Elles tendent à s’humaniser de plus en plus pour créer plus de proximité avec
le consommateur. Cette politique est complètement transposable au Personal Branding.
Finalement, le conseil que l’on donne à un freelance ou tout personne qui souhaite travailler son Personal branding, c’est de rester vrai !
Si
les marques surfent sur la tendance de l’authenticité, ce n’est pas pour que
nous fassions le contraire au niveau individuel.
Zoomons sur le media le plus en vogue pour effectuer son autopromotion sur la toile: INSTAGRAM.
Nous
utilisons les réseaux sociaux en permanence, tant au niveau professionnel que
personnel.
Comment
tirer son épingle du jeu ? Comment se faire remarquer tout en restant
authentique?
La plus grosse erreur, effectuée par la majorité d’entre nous serait de vouloir se montrer sous son plus bel angle.
Nous
reproduirions alors la même erreur que le faisait une marque d’électroménager
dans les années 60 ?
« Regardez comme nous sommes heureux avec notre nouveau mixeur ! »
Qui deviendrait « Regardez comme notre vie est belle sur cette plage paradisiaque ! » avec, en guise de légende, une petite citation tiré d’un ouvrage jamais ouvert (mais qu’importe ?) et le tour est joué !
Voilà
de quoi impressionner et rendre envieux tous vos followers !
Mais
cela fonctionne-t-il vraiment ? Cette stratégie est-elle vraiment
pérenne ?
Prenons l’exemple d’un sujet constamment analysé ces dernières
années avec l’avènement de la communauté des digital nomades !
Ces vendeurs de rêve qui nous rappellent à chaque post à
quel point nos vies sont moins « amazing » que la leur !
Générant l’insatisfaction grandissante d’une génération surexposée à la propagande d’une vie extraordinaire.
« Live your dreams, don’t dream your life ? »
« Le digital nomade, c’est celui qui travaille depuis son ordi, en short, sous les cocotiers, pour financer la suite de son voyage. Le matin il blogue, l’après-midi il bronze. Quand ce n’est pas les deux en même temps. », Jeremy, roadcalls.fr
Pour
une génération née avec internet, les « digital natives », les
métiers insufflant des valeurs d’indépendance et de liberté sont de plus en
plus convoités. Il s’agit en effet d’un secteur d’avenir. Avec l’économie
numérique qui s’accélère, des dizaines de métiers s’ouvrent au nomadisme
digital. Que ce soit en communication, en marketing, bloggers, influenceurs,
graphistes, rédacteurs web, community managers, professeurs, photographes,
traducteurs, vidéastes, voyants et magiciens…
Quoi
de plus enthousiasmant que de pouvoir travailler partout, même à distance,
grâce à son ordinateur connecté, dans toute sorte de cadres idylliques ?
Toutefois
et comme partout, il est nécessaire de considérer l’envers du décor.
Décider
de travailler à son compte et/ou d’être digital nomade demande une organisation,
une rigueur et une ouverture d’esprit que beaucoup négligent. Tout n’est
définitivement pas rose. Beaucoup
d’inconvénients liés à ce mode de vie sont passés sous silence par parce que
cela n’est pas « vendeur ».
Il y
a quelques mois, je fus moi-même abordée par une digitale nomade qui
me promettait une vie de rêve si je rejoignais sa team. Ayant moi-même voyagé
tout en travaillant, cela n’a fait qu’accroître ma curiosité à ce sujet, et un
désir de plus en plus fort de parler VRAI.
Imaginez
pouvoir passer le plus clair de votre temps à voyager… Sans jamais manquer
d’argent… Mais entre le rêve et la réalité, il existe souvent un grand écart.
Il faut vous méfier des vendeurs de rêves et faire preuve de pragmatisme.
Merci
aux blogueurs qui ont aujourd’hui rétabli un certain équilibre en parlant
ouvertement et sincèrement de la face cachée de l’iceberg.
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Ce qui a également eu le mérite d’accroître leur visibilité et l’intérêt des
lecteurs.
L’Instagrameuse
fitness Sara PUHTO (Finlande) avec ses photos « body positive », qui
rappelle à ses abonnés qu’Instagram est souvent bien loin de la réalité. Elle
prend la pose pour montrer à quel point tricher sur son apparence et paraître
plus mince qu’on ne l’est en réalité est seulement une question de « bon
angle ».
Rianne
MEIJER (Amsterdam) dévoile avec humour les coulisses de ses photos Insta.
Essena O’NEILLS (Australie), après avoir quitté les réseaux
sociaux pour l’impact nocif qu’ils ont eu sur sa vie, a republié ses photos sur
son compte en dénonçant les dérives de l’autopromotion dans ses légendes.
Dans une vidéo relayée pour ses confidences, Essena O’Neill
ne manque pas de faire la promotion de son nouveau site internet, Let’s be game changers.
Et elle n’a finalement jamais été aussi suivie que depuis ce
virage 😉
Joli coup de com !
« PAS LA VRAIE
VIE –
On a fait plus de
100 photos dans cette pose pour essayer de faire en sorte que mon ventre ait
l’air bien. J’avais à peine mangé ce jour-là. J’avais hurlé sur ma petite sœur
pour qu’elle continue de me photographier jusqu’à que j’obtienne quelque chose
dont je pourrais être fière. »
CONCLUSION :
Il
est important d’être spécial ? OUI ! Mais en restant AUTHENTIQUE!
Chacun
est libre d’adopter la stratégie de Personnal Branding qui lui convient. Il
faut juste se poser les quelques questions suivantes :
👉« Quelles sont mes valeurs ? »
👉« Qu’ai-je envie de promouvoir en parlant de moi ? »,
👉« De quoi je veux que mon contenu ait l’air? »,
Etre un-e influenceur-se avec des milliers de followers sur Instagram en ventant les mérites d’une marque n’a rien de reprochable si vous êtes en phase avec ce procédé.
L’hédonisme
insufflé par un mode de vie idyllique n’est pas exempt de se révéler éphémère
et peut-être souvent stéréotypé comme superficiel. Grand bien fasse à ceux et
celles qui jouissent de ces plaisirs telles des cigales en été !
Cela
dépendra de vous et du secteur dans lequel vous souhaitez évoluer. Certains
secteurs/marques/communautés sont plus enclins que d’autres à ce genre de
positionnement. Tout dépend de votre vision.
La leçon à tirer de cet article est qu’une promotion authentique réunit intelligemment une grande majorité d’individus qui n’ont plus confiance en la publicité / les marques / les services / la politique …
Convaincre
cette cible assure la qualité et le potentiel durable du contenu mis en
avant. Sans compter un profond respect
de tous les internautes à la recherche du vrai qui vous diront :
« Enfin ! Merci ! »
Paradoxalement, en voulant fuir le quelconque nous fuyons souvent l’authenticité.
Le
« fake » n’a finalement pas d’avantage à long terme ni pour
vous-même, ni pour les autres.
Le
résultat est l’émergence d’un public frustré, qui passe le plus clair de son
temps à se comparer à un idéal inexistant, de pauvres « dreamers » doublés
de « stalkers ».
« FIND JOY IN THE ORDINARY », Ruth Reichl
Gaëlle Cervantes
Psychologue Sociale